LE POINT DE BASCULE
Regards croisés
(2/2)
Srî
Aurobindo
C'est sans doute Srî Aurobindo, mort en 1950, qui
illustre le mieux cette ambition apparemment folle : hâter le processus de
transformation et de maturation psychique et spirituelle de l'homme. Il engage
pour cela une démarche intérieure visant à accueillir la Force supramentale (énergie spirituelle localisée au-delà du mental
ordinaire) et à la laisser agir afin de hâter la transition et rendre possible
en conscience l'avènement d'une nouvelle espèce. "Les hommes devraient être les enfants du passé, les détenteurs du
présent et les créateurs de l'avenir. Le passé est notre assise, le présent
notre matériau et l'avenir notre objectif et notre sommet." [1]
Il se retire dans la solitude, remet la
responsabilité de l'ashram de Pondichéry à Mirra Alfassa, sa compagne
spirituelle, appelée "Mère". Le français Bernard Enginger (rebaptisé
Satprem – "celui qui aime vraiment"),
indéfectible confident-témoin de Mère et auteur de plusieurs ouvrages
remarquables, la rejoindra en 1953 et restera près d'elle durant presque 20
ans, notant quotidiennement les expériences intérieures de celle-ci.
Pourquoi ces années d'un travail dispensé par Srî
Aurobindo puis Mère ? Non dans un but personnel mais pour accélérer le
processus évolutif de la Terre. Pas en s'élevant vers un 7e paradis,
mais en s'enfonçant dans les couches les plus denses de la matière pour les
éclairer : "…le vrai changement de
conscience dit la Mère, est celui qui
changera les conditions physiques du monde et en fera une création nouvelle."
[2]
Mère et son guide n'ont jamais été dupes : ils savaient que les ailes ne
poussent pas sur le dos d'un reptile en l'espace de quelques années. La
prochaine métamorphose peut prendre des siècles, voire plus, pour qu'un être
supramental achevé se manifeste. Leur objectif était d'aboutir au moins à un
chainon intermédiaire, une créature de transition dont le pouvoir et l'énergie
engendreraient un être accompli.
La démarche de Srî Aurobindo était partie d'un
constat : "Tout notre corps est enfermé dans
une espèce de prison faite de lois, d’habitudes implacables qui se sont
emparées de nous dès notre naissance. Le courant circule un peu dans les
premières années de notre jeunesse ; puis, très vite, toutes sortes de lois
médicales, physiques, philosophiques, mentales produisent l’encroûtement : on
se sclérose de plus en plus, et l’on meurt". [3] Mais il était persuadé que nous avons le pouvoir
d'intervenir pour sortir de ce piège. Pour lui, le levier c'était la conscience-force.
Le processus est entièrement intérieur et se met
en place hors du temps et de l'espace.
Il s'agit d'intervenir sur chacune de nos cellules
pour les délivrer de leurs conditionnements, les habitudes de la nature
inférieure pouvant être changées par l'esprit. Et c'est par un changement de
conscience que l'évolution du corps aura lieu. "… c'est la conscience elle-même qui, par sa propre mutation, imposera et
opérera toute mutation nécessaire au corps." [4]
Durant ses années de solitude il va accroître
l'intensité de ses expériences. Celles-ci, devant mener à la transformation,
sont tâtonnantes mais d'une puissance effrayante, le corps se mettant parfois à
"bouillonner… comme une chaudière
qui va éclater".[5]
Comment passer de ce vieux corps au nouveau sans secousses sismiques ? La tâche
a quelque chose de surhumain mais la motivation est sous-tendue par la volonté
de faire émerger une race aussi nouvelle que celle des reptiles nés des
poissons ou celle de l'Homo sapiens après celle des primates.
"Si cette conscience était réellement dégagée
dans un corps humain, elle pourrait transformer la matière de ce corps, la
modeler, la doter de qualités et de pouvoirs insoupçonnés de l’humanité
actuelle. C’est cela, la matière de l’espèce nouvelle…" [6]
Peut-on imaginer à quoi ressemblerait ce nouvel
homme ? C'est Mère surtout qui transmit quelques informations. Il ne fallait
surtout pas voir notre descendant potentiel, dit-elle en substance, comme un
prolongement plus évolué de ce que nous sommes actuellement. Le prochain homme
ne sera pas augmenté – comme l'imaginent actuellement les tranhumanistes… On ne
fait pas du nouveau avec de l'ancien. Oublions donc un super-humain avec une
super-intelligence, de super-pouvoirs, capable d'un super-altruisme, etc.
"Le supramental est au-delà de
l'homme mental et de ses limites." [7]
Tout cela est d'une logique imparable : par définition le mental ne peut pas
"diviniser" l'homme ; il est instrument de division et son pouvoir
repose sur la force – souvent violente – exercée dans tous les domaines :
moral, religieux, psychologique, économique, politique… Il devra donc changer
intégralement de nature mais également, avec lui, le vital et le physique.
Ses organes auront réintégré le niveau vibratoire
originel qu'ils possèdent actuellement au plan subtil. Ils seront donc les
sièges d'énergies mues par la volonté consciente. Le cerveau sera un canal
permettant d'échanger directement des pensées ; de la même manière le cœur
émettra directement des sentiments. Bref, nos centres d'énergie (les chakra) animeront ce nouveau corps sans
qu'il soit soumis aux besoins physiques actuels – nourriture, etc. La forme
perdurera mais sera devenue beaucoup plus fluide, mobile, légère. Nous ne
serons plus des esprits affublés d'un corps encombrant mais des esprits dans un
corps vraiment vivant, animé par la conscience. Les objets technologiques et
autres, dont nous sommes esclaves, n'auront plus lieu d'être. Notre milieu
extérieur sera le produit vibratoire de notre état intérieur.
La question qui se pose est ensuite de savoir si
cette évolution vers un homme d'après
l'homme se fera avec ou sans nous… Si nous nous engageons dans un processus de transformation aussi
radical que celui qui insuffla la vie dans la matière puis le mental dans la
vie, nous nous plaçons devant un choix crucial : soit nous patientons, sachant
que la nature n'est pas pressée et qu'elle est insensible quant aux moyens de
transmutation souvent brutaux ; soit nous nous faisons les "collaborateurs conscients de notre propre
évolution"[8]
Quoi qu'il en soit le changement se fera.
La situation de la planète ne semble d'ailleurs pas
laisser le choix… L'état actuel de notre monde aurait sans doute inspiré
Satprem qui, le 17 juin 1977, disait à Jean Biès : "Il se passe des choses qu’on n’explique pas ; ça
prend des allures extravagantes selon les consciences, selon les pays ; mais il
y a partout quelque chose qui est en train de traverser la vieille croûte
terrestre. C’est ce que nous commençons de vivre : pas seulement la démolition
de l’ancien, mais quelque chose de très nouveau qui est en train de naître, une
conscience nouvelle traversant les débris des vieilles structures. Cela se
traduit par toutes sortes d’aberrations, des drogues, des Églises, des sectes.
Une perception nouvelle essaie de frayer son chemin. Tout le monde attend autre
chose, sous une forme ou sous une autre."
Jiddu Krishnamurti
Bien avant sa disparition en 1986, Jiddu
Krishnamurti ne se faisait pas d'illusions quant au devenir de l'humanité. De
même que notre vie individuelle mène inexorablement à la mort, une société va
toujours vers une fin, inévitable tant que l'homme continuera à fonctionner
comme il fonctionne.
S'il existe des solutions, il est vain de les
chercher hors de soi : "Pour mettre un
terme aux tourments de la faim et des guerres il faut une révolution
psychologique et peu d’entre nous acceptent de voir ce fait en face. Nous
discuterons de paix, de plans, nous créerons de nouvelles ligues, des
Nations-Unies indéfiniment, mais nous n’instaurerons pas la paix, parce que
nous ne renoncerons pas à nos situations, à notre autorité, à notre argent, à
nos possessions, à nos vies stupides.
Compter
sur les autres est totalement futile ; les autres ne peuvent pas nous apporter
la paix. Aucun chef politique ne nous donnera la paix, aucun gouvernement,
aucune armée, aucun pays. Ce qui apportera la paix ce sera une transformation
intérieure qui nous conduira à une action extérieure." [9]
Toutes les croyances (religieuses, politiques, idéologiques
de toutes sortes) qui s'affrontent ne font que diviser et engendrer des
conflits. Les partis politiques, les
programmes annoncés ne se différencient qu'au niveau du discours, ne sont que
les reprises de ce qui a déjà été expérimenté et a toujours échoué.
La société fonctionne comme
projection de mon propre fonctionnement. Je suis donc personnellement responsable
du chaos, des destructions. Et compter sur un système pour tout arranger est
une façon de nier le problème.
" Lorsque
nous comptons sur un système pour transformer la société, nous ne faisons qu’éluder
la question ; un système ne peut pas modifier l’homme, c’est l’homme qui altère
toujours le système, ainsi que le démontre l’Histoire."
Comment certains peuvent être assez naïfs pour croire au surgissement
soudain d'un homme providentiel élu pour faire appliquer un programme
providentiel ? La structure du monde s'écroule et, sans attendre,
nous devons nous faire les architectes créatifs faisant appel non aux lois anciennes
mais à des points de vue radicalement différents qui seuls pourront transformer
notre environnement.
Seulement nous avons pris
l'habitude de confier à d'autres ce qui devrait nous concerner."…Nous sommes si apathiques qu'il nous
plaît de penser que les problèmes du monde ne sont pas notre affaire, qu'ils
doivent être résolus par les Nations Unies ou par un changement de dirigeants.
Cette mentalité est bien obtuse car c'est nous-mêmes qui sommes responsables de
cette effroyable misère, de cette confusion générale, de cette guerre sans
cesse menaçante.
Pour transformer le monde nous devons commencer par nous-mêmes ; et dès
lors ce qui importe, c'est l'intention: notre intention doit être de nous
comprendre vraiment et non de laisser à d'autres le soin de se transformer ou
de provoquer une modification extérieure par une révolution de la droite ou de
la gauche."
La société n'est ni
plus ni moins le reflet de ce que je suis avec mes semblables et fonctionne de
la même manière que je fonctionne avec eux. Elle n'est rien d'autre que le produit
d'individus tels que moi. Comment pourrais-je espérer un changement de cette
société, sa transformation si je ne décide pas d'abord de me connaître et
ensuite de me changer moi-même ?
Pour Krishnamurti cette
connaissance ne se trouve pas à l'extérieur, ni dans le refuge des livres, ni
dans celui des croyances ni dans les groupes spirituels. Je dois m'extraire de tout
ce qui engendre des conditionnements en prenant conscience de ceux-ci. Échapper à ces entraves exige un changement
radical de notre nature, une révolution intérieure instantanée. "Les
mouvements basés sur des idées, qui se conforment à certaines façons de voir,
ne sont pas du tout des révolutions. Pour provoquer une révolution fondamentale
en nous-mêmes, nous devons comprendre le processus entier de notre pensée et de
nos sentiments, au cours de nos relations."
Se connaître tel qu'on est ne
consiste pas à se connaître tel qu'on voudrait être. Si je suis avide, violent,
etc., me l'avouer exige lucidité et honnêteté. Observer ses actes, ses
sentiments, ses pensées est difficile car, de plus, ils changent sans cesse,
contrairement à un idéal que je poursuivrais (un idéal est une image figée). Savoir
qui nous sommes suppose donc une vigilance sans faille, une lucidité toujours
plus aiguisée car ce retour sur soi n'aboutit jamais à une situation définitive
; il convient de rester sans cesse dans la nouveauté de l'instant et de se
garder constamment en éveil, ouvert, prêt à tout accueillir en faisant fi de toute
censure morale.
Cette volonté de nous changer exige
donc de nous non seulement de l'attention mais aussi du courage : débusquer
l'enfer sous le pavé de nos bonnes intentions n'est pas une démarche rassurante
car, au-delà de travers faciles à corriger, c'est souvent notre nature profonde
qui est en cause… Par exemple, découvrir que nous fondons toute notre existence
sur l'envie du toujours plus et du toujours mieux, peut être profondément
perturbant. Cela signifie en effet que nos relations sont construites sur la
rivalité, le besoin de dominer autrui, même si c'est courtoisement. Ce dernier
constat nous oblige à reconnaître que nous vivons dans un système de conflits
incessants ; que, dans ces conditions, prétendre que nous aimons notre prochain
est un leurre ; la paix apparente et relative de nos relations ne repose alors
au mieux que sur le "respect", beau cache-misère juste bon à dissimuler
nos inimitiés et à masquer notre peur en évitant les affrontements directs.
On l'aura compris : face aux
catastrophes annoncées, si nous "faisons retour", "Si nous pouvons nous comprendre
nous-mêmes tels que nous sommes d'instant en instant, sans le processus
d'accumulation, nous verrons comment se produit une quiétude qui n'est pas engendrée
par la pensée, qui n'est ni imaginée ni cultivée." "Si
nous parvenons à transformer nos rapports dans notre monde, fût-il très étroit,
cette action sera comme une vague qui ne cessera de s'étendre."
En d'autres termes, si un nombre suffisamment
important d'êtres humains opèrent ce retournement, alors les chances d'un salut
global ne sont peut-être pas perdues.
CONCLUSION
"Est-il
trop tard ? Y a-t-il encore des solutions ?" interrogions-nous en
introduction. Nous l'avons dit : les spécialistes n'envisagent pas de solutions. Des
remèdes, éventuellement, mais nous avons vu à quel point leurs effets sont
douteux.
La plupart des
collapsologues se limitent à constater que les spectres s'approchent ; ils
articulent de prudentes suggestions, faisant appel à la solidarité dont ils
semblent croire qu'elle est tenable dans la durée à condition de… et de…
D'autres se font
lanceurs d'alerte, espèrent être écoutés et incitent les citoyens à imposer
leur volonté aux dirigeants politiques.
Certains espèrent que
vienne le plus vite possible ce Collapse qui mettrait un terme à l'angoisse de
l'attente et permettrait peut-être à quelques survivants de tout recommencer
autrement.
D'autres osent imaginer
que les progrès de la technique mettront fin aux menaces de la destruction engendrée
par la technique.
Certains trouvent dans
cette menace globale un bon prétexte pour profiter de la vie sans se
restreindre.
D'autres, pensent qu'au
terme de cette sixième extinction, comme cela s'est produit au cours des âges, après
des millions d'années, émergera une autre forme de vie, éventuellement
un homo sapiens peut-être plus sage que l'actuel.
Certains envisagent le
scénario d'une mutation des consciences, quasi instantanée avec, qui sait, un
changement subtil de plan d'existence, comme, pensent-ils, cela s'est déjà
produit.
D'autres, tout aussi
"spirituels" mais sans doute plus réalistes préconisent une
révolution intérieure, individuelle, un retournement de la conscience, une
manière nouvelle de vivre avec leurs semblables et avec la nature. Le
changement consisterait à mettre de l'amour dans chacune de nos actions – non
pas l'amour feint des gentils organisateurs du club humain, mais cet amour
rarissime consistant à laisser de côté ses intérêts à court ou long terme, qu'ils
soient physiques, intellectuels, affectifs, bref, à abandonner les motivations
égocentrées qui dirigent tous nos actes, quand bien même pensons-nous agir de
façon désintéressée.
Même sans voir aussi
loin du côté de la sainteté[10], mettre
en place un nouveau paradigme fait d'altruisme ne s'improvisera pas du jour au
lendemain – si toutefois il arrive à s'imposer… Les résistances seront vivaces.
En effet, comment puis-je psychologiquement privilégier un
nouveau mode de pensée, à savoir exister avec et pour les autres sans abdiquer
de ce qui fonde mon identité ? Car, même si l'homme n'est pas toujours un loup
pour l'homme, fonctionner en groupe
n'est pas simple ; inévitablement, les ego s'affrontent. Et l'instinct de
conservation humain, contrairement à celui des animaux, s'accompagne
spontanément d'un repli sur soi [11]…
Sans doute, les enjeux dépassant en importance les
attentes du petit amour-propre, beaucoup auront à cœur de mieux écouter les
besoins des autres et de ménager leur sensibilité. Mais cela ne suffira pas à
aplanir les tensions qui ne manqueront pas de se faire jour. Éviter ne
serait-ce que les "pétages de plomb"
impliquera de redresser le regard souvent oblique posé sur notre voisin.
Réformer en profondeur les attitudes-réflexes qui gouvernent nos interactions
avec autrui ne peut s'improviser.
Sans la connaissance, sans la maîtrise, donc sans
l'apprentissage des comportements visant à intervenir sur nos propres conditionnements de survie (peur –
agressivité), il sera vain d'espérer une évolution personnelle suffisamment
efficace pour éradiquer tout recours à la violence. C'est ainsi que, par
exemple, la CNV[12] bien
comprise aura plus que jamais un rôle à jouer, ainsi que le développement de la
part lumineuse qui constitue notre être. Nul doute que, quelles que soient leur
forme, les techniques de méditation seront alors d'un grand secours et devront
se généraliser.
Tout cela ne s'impose pas sur ordre. Mais on sait
aussi que quelques êtres exemplaires font vite des émules. Le charisme brutal
des mâles dominants aura, espérons-le, fait place au charisme du cœur…
En un
mot, si nous réalisons que tout ce qui vit est sacré, si nous ne perdons pas de
vue que l'obstacle peut-être le plus difficile à franchir est le passage du
projet à l'action immédiate (donc : bannir le futur de l'indicatif !), nous
aurons des chances de reconstruire un monde sinon parfait, du moins habitable.
Avec, peut-être, comme disait François de Closets, "le bonheur en
plus"…
[2] Satprem : Srî
Aurobindo ou l'Aventure de la Conscience, Buchet/Chastel, 1970, p. 208
[3] Témoignage de Satprem
recueilli par Jean Bies.
[4] Satprem op. cit., p. 354.
[5] Mère citée par Satprem, op. cit., p. 368.
[6]Témoignage de Satprem
recueilli par Jean Bies, voir note 14.
[7] Satprem, op. cit., p. 344.
[8] Srî Aurobindo cité par Satprem,
op. cit., p. 344.
[9] Toutes les citations de
Krishnamurti ici présentes sont tirées de La
première et dernière liberté, 1954, Livre de Poche.
[10] Sainteté = mise en acte du
maître mot de toutes les religions : "Aimez-vous
les uns les autres".
[11]L'homme est contradictoire :
conscient de ne pouvoir survivre seul il s'oppose sans cesse à ses semblables.
Ses stratégies adaptatives sont en conflit perpétuel avec la tentation de
l'individualisme.
[12] La "Communication Non
Violente" de Marshall Rosenberg n'est pas un simple procédé. Elle mène à
une vision exemplaire d'autrui et de soi…
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