Rencontre sur le Mékong

vendredi 14 janvier 2022


YOGA DU RIRE, "RIGOLOGIE"

... Symptôme d'une société malade ? 

 

Chacun connaît maintenant l'existence du "Yoga du Rire" ou Hasya Yoga qualifié de thérapeutique, mis en place en Inde en 1995 par un médecin généraliste, Madan Kataria et son épouse, professeure de yoga. L'objectif est simple : rire en groupe, sans raison particulière parce que le rire, contagieux, favorise la respiration et l'augmentation des endorphines (les fameuses hormones du bonheur). Tout est dit ou presque. Cette pratique a fait florès et de nombreuses "académies", "écoles", "universités" (!) ou sites mettent en avant leur efficience dans le domaine et se proposent de former des spécialistes du "rire sans support". 

 

Citons quelques exemples de la manière dont ces entrepreneurs présentent leurs services à celles ou ceux qui veulent se former. Sur le Web nous visiterons trois entreprises  se déclarant respectivement "université", "école" et "institut".

Dans un pdf conséquent, L'"Université du Yoga du Rire" annonce à ses clients animateurs potentiels : "Vous obtiendrez une connaissance approfondie du rire et de la sagesse du Yoga du Rire…  Vous allez devoir réellement faire l’expérience du rire et ressentir les bienfaits. Les méthodes du Yoga du Rire vous donneront des lignes directrices et des compétences pratiques pour faire rire dans un groupe et une fois que votre corps obtient l’intelligence du rire sans raison, vous pouvez même rire tout seul n’importe quand, n’importe où. "[1] Notons que le vocable "sagesse" est attribué sans aucune légitimation à cette activité profane (le rire) elle-même qualifiée arbitrairement de "yoga". Reconnaissons cependant que ce "yoga" relie les gens entre eux, lève passagèrement les barrières du "quant à soi", les pratiquants tombant dans les bras les uns des autres. Cela permet-il de réduire l'individualisme forcené de notre société, le manque de contacts généralisé dont beaucoup de personnes souffrent ? A voir… 

 

Parmi nombre d'autres centres de formation "L'institut Français du Yoga du Rire et du Rire-santé[2] présente  avec professionnalisme ses programmes permettant "d'acquérir la méthode du yoga du rire et des techniques de bonheur"[3]Si les tarifs généralement pratiqués peuvent faire rire un peu jaune, en ce qui concerne cet "institut" une personne financièrement prise en charge par un tiers (une entreprise) pour devenir "animatrice" devra débourser 780€ (4 jours) ; un "Perfectionnement" sur 2 jours coûtera 480€ et un "Atelier de Psychologie positive" 480€ sur deux jours également (tarifs 2019 – 2020).  Difficile de juger sans connaître contenu et qualité des cours… En tout cas il suffit de savoir que si vous êtes une école, une prison, une maison de seniors, de handicapés mentaux, une entreprise, il suffit de passer commande d'une séance de "rire… sur commande" à un animateur facile à trouver en ligne. 

 

L'"École Internationale du Rire" fut fondé en 2002 et se démarque du Yoga du Rire, revendiquant le terme de "rigologie" comme "marque déposée qui ne peut être enseignée qu'à L'École Internationale du Rire par une équipe de professeurs supervisés par XXX". Relevons la sécheresse toute administrative et quelque peu déplacée dans un contexte qui se réclame du yoga – on ne rigole plus quand il s'agit de protéger son pré carré [4] ; et on a beau mettre en exergue les vertus du rire, on prend très au sérieux la mission dont on s'est investi : "Le rigologue est un professionnel de l'utilisation thérapeutique du rire et sait quelles techniques employées (sic) au cas par cas". Cette école privée n'hésite pas à afficher sa prétendue supériorité sur le Yoga du Rire : "Pourquoi la rigologie est-elle durablement meilleure pour votre santé que le yoga du rire ?" Parce qu'"il ne s'agit [pas] de remettre corporellement du rire dans notre vie mais d'évacuer l'ensemble de nos émotions afin de nous reconnecter à notre état naturel de joie de vivre". Suivent des distinctions fumeuses listées dans un tableau comparatif qui ne saurait convaincre d'une quelconque supériorité – malgré l'emploi d'un langage affecté et inconsistant. Molière aurait été inspiré par ces spécialistes de l'âme autoproclamés dont on perçoir vite l'incompétence manifeste. 

On découvre au fil de cette présentation à but commercial et délibérément accrocheuse qu'une hiérarchie existe dans la formation proposée ; ainsi il ne faut pas confondre l'"animateur de Club du Rire" (deux jours de formation) avec le "rigologue" (7 jours de formation) ou le "Rigologue expert" qui intervient dans les milieux de la santé, du social, de l'enseignement[5] et des entreprises. Terminons en citant ce passage représentatif du ton adopté par la majorité des sites proposant ce type de formation : "Dix professeurs phares de leur discipline enseignent la rigologie® qui consiste à apprendre à utiliser différentes techniques du monde entier destinées à stimuler notre joie de vivre et augmenter rire, bonheur et bien-être. La rigologie® concerne toute le monde et est un plus pour toute activité." "Phares", "Techniques du monde entier", "tout le monde", "toute activité"… on ne lésine pas sur les hyperboles ; le sérieux du ton et tant  d'emphase pour une discipline baptisée "rigologie", cela a au moins le mérite de nous mettre en joie. [6]

 

Nous reviendrons sur ce qui est dorénavant un véritable marché. On comprendra pourquoi les organismes ou les particuliers qui proposent des formations se bousculent aux portails du Net. Du côté des animateurs, organiser une séance de rire n'exige pas une mise de fonds vertigineuse ; il suffit d'un espace couvert, découvert, confiné ou non – selon les caprices de l'actualité. Et, du côté des participants, à en croire les vendeurs, le retour sur investissement (mais des séances gratuites sont parfois proposées) est énorme. Pour dissiper tout scepticisme sont déclinés ad nauseam les bienfaits du rire, comme si l'on découvrait soudainement que rire fait du bien… Chaque site ressasse donc à l'envi :

- que, sur le plan physique, rire diminue le stress, les tensions, renforce le système immunitaire, abaisse l'hypertension, tonifie le muscle cardiaque, agit sur le cholestérol, régule la glycémie ;

- que sur le plan émotionnel rire favorise la bonne humeur, régule l'activité psychique, renforce les idées positives, permet plus de recul ; 

- que sur les plans social et relationnel il améliore la communication, les échanges, l'entente, la bienveillance et permet une attitude générale joyeuse et plus sereine.

 

Sur ce terrain des quasi truismes, faut-il considérer comme un scoop la déclaration de Madan Kataria : "Le rire n'est pas seulement drôle et amusant, il est une véritable énergie positive" ?  Que mourir de rire puisse aider à mieux vivre, les Anciens nous le confirment depuis belle lurette. Ainsi, le Grec fondateur de la médecine, Hippocrate, appelé dans un village pour traiter un habitant qui passait son temps à rire, posa son diagnostique et déduisit que le patient n'était ni malade ni fou comme on le prétendait et que chacun devrait agir comme lui ! [7]

Pour Rabelais, "desserrer les badigoinces" (tout le monde aura traduit) évitait à l'homme d'être la proie d'humeurs morbides. C'est pour accélérer la guérison de ses malades qu'il  écrivit Gargantua, vantant les vertus curatives du rire, "Parce que le rire est le propre de l'homme" (Préface de Gargantua).  Ce géant de la Littérature, situé au carrefour du Moyen Age finissant et du début de la Renaissance, "témoigne d’une volonté de concevoir la vie positivement, de manière à ce que l’homme soit en « mouvement », dans une perspective d’exaltation, de ferveur et de quête continûment relancée du bonheur." [8]

 

Que le rire soit un "désintoxiquant physique" et un "dépolluant psychique", qu'il influe sur le bien-être global, comment le contester ? Il serait malvenu de réfuter les allégations candidement recopiées (et même polycopiées) de site à site ; malvenu de considérer avec condescendance ceux qui semblent avoir redécouvert la roue, et encore plus malvenu de critiquer ceux qui ont recours aux vertus du rire – car ils en ont besoin, ce qui est infiniment respectable. Néanmoins ce qui peut déranger c'est  que nous soyons inévitablement amené à faire le constat suivant : nous vivons un moment de notre civilisation où il apparaît urgent et presque vital de créer artificiellement des moments de joie, des circonstances et des processus favorisant une bonne humeur, même spécieuse. Le "rire énorme[9] de Rabelais n'était pas apprêté et certainement pas non plus celui de ses joyeux compagnons – au demeurant tous Humanistes lettrés et fort savants… Leurs rires, qu'on imagine retentissants, étaient l'expression spontanée ­de personnes équilibrées qui ménageaient dans leur journée une place où la jubilation plus ou moins sonore leur permettait de conserver une énergie vitale que la difficulté des temps devait tarir très vite. 

Nos prédécesseurs n'avaient pas besoin de pratiquer la "rigologie" de manière concertée. La gouaillerie populaire était pour sûr un remède. Comme dit Brassens "sur le ventre ils se tapaient fort" ; c'était sans doute parce que la pulsion de vie l'exigeait et que les individus prenaient le temps de se réserver des moments où la convivialité (certainement plus authentique que celle des réseaux sociaux), procurait la détente exigée par des conditions d'existence souvent très rudes. Ils n'avaient pas de télévision, par de tablette numérique, pas de téléphone portable, etc. mais créaient des modèles de vraie proximité. Les communautés, les confréries, ne serait-ce même que les veillées campagnardes, permettaient certainement d'exprimer ses préoccupations mais aussi de retrouver du courage grâce aux éclats de rire partagés – dit au passage, éclats de rire condamnés par l'Église jusqu'au XIIe siècle (Saint Louis ne riait pas le vendredi) et souvent bien au-delà.[10]

 

Depuis la nuit des temps les civilisations[11] ont mis en place des parenthèses de joie et de liesse consistant à renverser l'ordre social durant quelques jours. Saturnales, Fête des Fous, carnavals permettaient aux gouvernements alors en place de canaliser les tensions plébéiennes. Aucune philanthropie dans ces initiatives. Le Yoga du Rire a au moins cet avantage de pouvoir se pratiquer partout et aussi souvent qu'on le souhaite[12] sans être le produit de décisions émanant du pouvoir.

 

Le Yoga du Rire inauguré par Nadan Kataria est présenté plus ou moins explicitement comme un besoin, voire une nécessité.  Nous le disions, cette réalité soulève un certain nombre de questions et peut apparaître comme symptôme inquiétant d'une maladie sociétale : la bonne humeur, la joie, le rire ne seraient plus des états spontanés suffisamment secrétés par le fonctionnement de notre vie quotidienne. Dit autrement, il serait donc possible de passer plusieurs jours sans éclater de rire. Durant les heures de travail, les temps du repas, les temps de pause, il n'y aurait pas de place pour quelques minutes d'hilarité. Sommes-nous à ce point dévorés par les soucis ? Les soirées à la maison ne peuvent-elles être que maussades ? Cela semble improbable mais comment ne pas rester songeur ? 

 

Si l'enchaînement des semaines nous procurait la dose suffisante de détente que permet le rire (avec ou sans cause déterminée) les amateurs de ces regroupements prétendus yogiques ou thérapeutiques, seraient moins nombreux. La pénurie incontestable de cette denrée essentielle qu'est le rire libre, irréfléchi, informel, gratuit, ne peut que nous interroger. Comment admettre cette triste lacune ? Comment l'expliquer ? Nous n'avons jamais vécu dans un monde où les possibilités de bien-être et de confort sont autant à portée du plus grand nombre… On pourrait donc légitimement attendre de cet adoucissement de l'existence un surcroît de gaieté, d'entrain, de jubilation. Or c'est l'inverse qui se produit, l'objectif se dérobe – on songe à C. Lévi-Strauss constatant : " Chaque progrès donne un nouvel espoir suspendu à la solution d'une nouvelle difficulté. Le dossier n'est jamais clos."

 

La nécessité de faire appel à un "professionnel" formé pour susciter (ressusciter ?) le rire est le signe qu'un malaise s'est installé. S'il advenait qu'on n'arrive plus à entretenir naturellement la joie de vivre comme on souffle sur les braises d'un feu pour en maintenir la vigueur, il serait à craindre que la joie instinctuelle apparemment sur le déclin soit en phase d'extinction. On n'en est sans doute pas à ce stade. Toujours est-il que, sans ignorer les inégalités insoutenables dont divers. états souffrent plus que d'autres, il s'avère que même les nations les plus comblées matériellement semblent être particulièrement mécontentes de leur sort. Morosité, abattement, grisaille et brumaille omniprésentes se changent actuellement en exaspération, agitation, hargne et violence. Dans certains pays on atteint des Himalaya d'insatisfaction. Dans les rues, vociférations, braillements, protestations souvent hurlées semblent avoir remplacé les éclats de rire carnavalesques. Les innovations technologiques, scientifiques, médicales, sociales, économiques… ne suffisent pas à créer non seulement du bonheur (comme on l'espérait naïvement au XVIIIe siècle), mais ne serait-ce que de la détente, un peu d'insouciance, et pourquoi pas de la joie. Ce paradoxe extravagant est symptomatique du mal préoccupant dont souffre la quasi totalité de nos civilisations et que Simone Weil avait constaté : "Plus le niveau de la technique est élevé, plus les avantages que peuvent apporter des progrès nouveaux diminuent par rapport aux inconvénients."

 

Nous pourrions soulever d'autres lièvres apparemment anodins qui interrogent sur la santé mentale de notre époque. Sans sortir du sujet contentons-nous d'une dernière observation assez révélatrice de ce que nous vivons et de l'exploitation qui en est faite. L'École Internationale du Rire évoquée plus haut recommande les "Clubs de Bonheur" américains, fondés en 2000 : des conférences mensuelles de deux heures sur le bonheur sont assurées par "différents spécialistes du bonheur" (sic). En France, la personne que, par discrétion, nous avons baptisée XXX plus haut, mêle donc à la rigologie® des Cures de  Bonheur® (encore une marque déposée) et anime un Club de Bonheur (marque non déposée). De quoi s'agit-il ? "Chaque séance propose la découverte d'une théorie scientifique (et non pas d'un point de vue philosophique) et propose des exercices à effectuer en deux temps : sur place et ensuite chez soi entre deux séances". On hésite entre le sarcasme et l'indignation[13]. Contentons-nous simplement de poser cette question : écouter un "spécialiste du bonheur" (rien que ce titre hardi peut faire fuir) ou parler du bonheur permet-il de faire naître en soi le bonheur ? Quant aux "exercices" de "bonheur" notre petit doigt nous assure que le quotidien présente une foule d'opportunités d'entraînements et de travaux pratiques gratuits.

 

Le constat suivant ne surprendra personne : parmi ceux qui se penchent sur la misère des individus et la rendent plus manifeste, il en est qui l'exploitent et s'en nourrissent. Le vautour est un animal dont l'existence apporte de l'équilibre dans l'ordre naturel. Il n'est pas sûr que le rôle de certains humains soit aussi utile et respectable. Certes,  les arguments sont habiles, enrobés de bienveillance et de promesses séduisantes. On pense à un autre animal, Kaa, le serpent du Livre de la Jungle – "aie confiance, crois-moi…" Au-delà des discours tapissés de bonnes intentions, les motivations véritables transpirent dans la plupart des documents où le rire est considéré comme une marchandise de luxe, une denrée rare, le remède miracle, introuvable sans l'aide d'un thaumaturge et pourtant accessible contre espèces sonnantes et trébuchantes…[14] Si procurer à autrui ce qu'il ne peut obtenir par lui-même est estimable, lui vendre ce dont il peut disposer naturellement et gratuitement, profiter d'une faiblesse qu'on exploite sans la corriger ne nous apparaît pas comme une démarche très décente, même si elle se répand et se banalise…

 

Dans cette pratique du "rire pour le rire" le processus naturel (réaction physiologique provoquée par une cause mentale) est inversé : de résultat spontané, instinctif, l'acte de rire devient la source (sonore et visuelle) dont on attend qu'il produise des résultats bénéfiques. Pourquoi pas ? Seulement ce rire "fabriqué", sans racines conceptuelles, demeure un palliatif. Il se réduit à une carapace vide, dissociée de la substance qui devrait l'animer (= lui donner une âme). Un iceberg qui serait dépourvu de son volume immergé est inconcevable. Or ce rire qualifié parfois de "yogique" n'a pas de soubassement, partant pas de profondeur.  Certes, ses effets positifs ne sont pas complètement déconnectés de la part mentale, même réduite, qui les produit mais ils ne sont pas conscientisés. L'homo-rigolard se sent mieux après la rigolade mais se prive d'un complément inestimable, d'une dimension on ne peut plus humaine qui est celle de l'"esprit". L'"esprit" confère non seulement intelligence mais aussi élévation et profondeur à ce qui, sans lui, se limiterait à la part "animale" de l'individu. Rire d'un "trait d'esprit" ajoute au rire préfabriqué, standardisé, une dimension intérieure précieuse ; une bulle de plaisir, tout en finesse, se dilate en nous et transmet de la légèreté et de la lumière à l'instant vécu dans sa soudaineté.

 

Cela nous amène à évoquer brièvement le pouvoir de l'humour spontané. Le rire qu'il  engendre, souvent pétillant, peut générer les bienfaits mentionnés à propos du "rire-Niagara" ; mais la perspicacité, la clairvoyance que l'humour implique pour être perçu comme tel, ajoutent une dimension dont est dépourvu un rire "automatisé". L'humour n'est pas affirmation d'un pouvoir ; il procure du sel et de la légèreté à une réalité souvent insipide et pesante. Réparti sur la durée d'une journée – même une journée de dur labeur ­– il est comme l'assaisonnement distribué petit à petit, au moment opportun, sur un plat qui acquiert ainsi une valeur gustative subtile et réconfortante.

Et puis… nul doute que l'humour (dont font usage presque tous les Maîtres des grandes Traditions) donne plus d'humanité à l'humain que le rire stéréotypé. S'il est inspiré, il est un signe extérieur de richesse intérieure. Il permet de prendre une distance protégeant de la colère et du désespoir (cf. l'humour juif). Gardien de la lucidité, il pulvérise les faux-semblants et met à nu la vérité, arrache les masques des hypocrites. Heureusement, rien n'interdit aux adeptes du rire programmé, de le pratiquer. Conseillons-le en particulier à ces personnages pharisaïques qui faisaient dire à Nietzsche qu'il croirait peut-être en Dieu si les chrétiens avaient des "gueules de ressuscités"[15] (sans doute n'avait-il jamais rencontré de yogi). L'autodérision permet de se soumettre un peu moins à la dictature de l'ego. Rire de soi c'est décaper l'âme du sérieux qui l'engourdit puis la sclérose. C'est aussi, tout simplement, s'injecter de la bonne humeur. "Bienheureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes : Ils n'ont pas fini de s'amuser." [16] Ce constat rejoint la déclaration de Nietzsche dans Le gai Savoir : "Je me ris de tout maître qui n’a su rire de lui-même". N'y a-t-il pas là une porte grande ouverte sur le "jardin extraordinaire" d'un yoga digne de ce nom ? 

 

 

Gérard Duc



[3] Vous avez bien lu : des "techniques de bonheur" ! 

[4] La maladresse de forme ("enseigner une marque déposée" ?!) détonne un peu dans ce contexte qui se veut très professionnel…

[5] Qui n'a pas eu pour professeur un rigologue, Jourdain de la rigolade, qui pratiquait la rigologie sans le savoir – et parfois sans le vouloir ?

[7] Robert Favre, professeur de Lettres

[8] Gabriel Zimmermann, professeur de Lettres.

[9] Cf. Victor Hugo dans Les Contemplations :

Entre Démocrite et Térence,
Rabelais, que nul ne comprit ;
Il berce Adam pour qu’il s’endorme,
Et son éclat de rire énorme
Est un des gouffres de l’esprit !

[10] Ignace de Loyola "Ne dites rien qui provoque le rire"
Louis de Blois " Fuyez les rires éclatants comme un précipice où l'âme tombe et se perd;"
Le curé d'Ars " Le rire est la corde par laquelle le démon entraîne le plus d'âme en enfer"
Saint Louis de Monfort " Le rire est condamnable à l'égal de la fornication"

[11] Par exemple en Mésopotamie (3000 ans av. J.-C) ; à Sumer ; en Égypte, en Grèce, etc. 

[12] Tant qu'un virus ne joue pas les trouble-fête.

[13]Cette personne a créé l’Institut des Sciences du bonheur qui regroupe : l’Ecole Internationale du Rire, l’Ecole des Méditations,  le Centre d’Application de Psychologie Positive, la Maison du Bonheur, le management  psychopositif, et même des séances d'amaigrissement… Un fourre-tout grotesque, prétentieux, mais trompeur et pouvant abuser des personnes en souffrance.

[14] A quand la prestation0 permettant de contempler des couchers de soleil, les soirs d'été, depuis le parc (arboré) d'une luxueuse résidence ? Un flyer décrirait  les bienfaits et la paix que peut apporter la lumière déclinante dans l'extase pourpre et doré de l'horizon… Moyennant une modique somme, les adeptes boiraient à la source de cette énergie céleste pénétrant chacun de leurs chakras pour une harmonie enfin restaurée… 

[15] Source introuvable donc non attestée.

[16] Joseph Folliet, prêtre sociologue.

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