Rencontre sur le Mékong

samedi 19 janvier 2013

NOUS SOMMES DE DRÔLES D'OISEAUX...


Nous vivons dans une étrange nuit où il faut fermer les yeux pour trouver un peu de lumière…

Les hommes ne sont pas devenus fous comme on le dit parfois. Les hommes sont restés des hommes, voilà tout, et c'est cela qui est fou.


Passent les siècles ou les millénaires, peu importe. Les hommes se reproduisent, copies conformes de leurs ancêtres ; ils endossent les mêmes égoïsmes, les mêmes angoisses, les mêmes espérances de confort, les mêmes soifs de pouvoir et de richesses – ces piètres remèdes et combien illusoires contre la peur d'exister et celle de ne pas exister.
Nous avons peur de la mort et ne savons pas vivre ; peur de la vie et ne savons pas mourir ; peur de la souffrance et ne savons pas être heureux.
Que faisons-nous des exemples du passé ? Nous nous bornons à déplorer le mal (mais qu'est-ce que le mal ?), la misère, la violence – celle des autres, bien sûr. Nous tricotons de nouvelles camisoles de malheur avec le vieil écheveau. Agir contre les forces viscérales des habitudes, des automatismes, semble au-dessus de nos forces. Tant pis ! Le progrès technique entretient l'illusion du progrès. Nous "allons de l'avant", certes, mais sans savoir – ou sans chercher à voir – nous allons.
D'ailleurs, le problème, ce n'est pas la technologie, ni le mondialisme, ni les mises en examen, ni les OGM, ni la pollution, ni la Chine, ni l'Amérique : le problème c'est l'homme. Vous ; moi ; cette partie de nous qui cherche en tout le courtier d'assurance. Oui : s'assurer contre l'avenir, la mort, la souffrance… Faire le dos rond, ne pas bouger, se taire, se faire oublier pour ne pas attirer les foudres du malheur, se replier sur soi et tant pis pour le voisin… Il est moins difficile de jeter des planches pourries d'égoïsme pour traverser l'existence plutôt que de se risquer à bâtir des ponts de lumière…
Que faire ? Certains le savent. Qui ? Ceux, par exemple, qui connaissent l'histoire (presque une histoire de Noël) de la mésange charbonnière – et qui en ont tiré des leçons de vie. Cette mésange questionnait une colombe : "Combien pèse un flocon de neige ?" "Rien d'autre que rien !" fut la réponse. Alors la mésange raconta à la colombe qu'un jour où la neige tombait doucement sur son arbre, et n'ayant rien de mieux à faire, elle se mit à compter les flocons. "Et alors ?" demanda la colombe. "Alors, il en tomba 3.738.642 !" Un silence se fit. Puis l'oiseau reprit : "Lorsque le 3.738.643ème flocon toucha la branche, celle-ci cassa."
"Rien d'autre que rien…"
La colombe (sans doute apparentée à celle de l'ONU) comprit alors qu'il ne manquait peut-être qu'une seule personne pour que le monde bascule dans la paix.
Quelle personne ?
Connaissent la  bonne réponse ceux qui ont compris l'histoire de la mésange et ne veulent pas ressembler à  un troisième volatile – celui qui plonge sa tête dans le sable pour ne pas avoir à affronter ses peurs...

                                                                                                   G D  

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