BHAGAVAD-GÎTÂ : LE JNÂNA-YOGA
Pour aller plus loin et découvrir comment cet enseignement peut transformer radicalement le sens que nous donnons à la vie (si tant est que nous lui en donnons un), consulter les chapitres du sommaire intitulés : "YOGA : REPONSES A DES QUESTIONS FONDAMENTALES"
Le JY est le plus souvent traduit par « yoga de
la connaissance ». S’agit-il de « connaissance intellectuelle »,
de celle que recherchent tous ceux qui s’instruisent en vue d’accroître leur
savoir ?
S’il
s’agissait de ce type de connaissance il
suffirait de potasser la question jusqu’à ce que surgisse la libération (qui
est, ne l’oublions pas, le but du yoga originel). Tout érudit serait un jivan mukhta, un libéré vivant.
L’illumination spirituelle n’est pas l’ « Eurêka » intellectuel
d’Archimède. Nous sommes sur deux plans différents (mais pas forcément
opposés).
La notion de "connaissance" est vaste...
Thomas d’Aquin établissait une distinction entre les vivants connaissants et
ceux non connaissants. Il expliquait la distinction ainsi : « Les connaissants se distinguent des non
connaissants en ce que ceux-ci n’ont que leur forme propre ; mais le
connaissant est capable de participer à la forme d’une chose étrangère. » Le
chêne, le granit, l’hirondelle ont leur propre « forme » qui est leur
perfection. Mais cette perfection est en quelque sorte inamovible,
"imperfectible". Ce qui caractérise l’humain c’est non seulement le
fait de posséder lui aussi sa « forme propre » mais sa capacité à
s’étendre au-delà de lui-même, à participer à la nature d’autrui et de la
vivre. Par la connaissance sensible (exemple : « Ce ciel est bleu et
gris ») et par la connaissance intellectuelle (ou, pour simplifier,
sa capacité d’abstraction. Exemple : « l’homme est un animal
sociable »), il prend « possession » du monde extérieur et du
monde intérieur. C’est alors qu’intervient l’ « intelligence »
par laquelle l’homme, comme dit Aristote, « devient toute chose ». Il faut entendre par là qu’à son plus
haut degré, cette intelligence vise idéalement à saisir
l’ « essence » des choses. Elle y parvient tant qu’il s’agit
pour elle de notions génériques (qu’est-ce qu’un minéral, un végétal, un
animal ?) mais si elle tente de capter l’essence des multiples espèces
contenues en ces genres, elle ne peut qu’énumérer des propriétés : tel
végétal c’est cela, plus cela, plus cela, etc. Notre intelligence ne peut donc
nourrir notre vie intérieure qu’à partir du matériel, du
« corporel ». En cela elle est très limitée.
G D
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