Nous vivons dans une étrange nuit où il faut fermer les yeux pour trouver un peu de lumière…
Les hommes ne sont pas devenus fous comme on le dit parfois. Les hommes sont restés des hommes, voilà tout, et c'est cela qui est fou.
Passent les
siècles ou les millénaires, peu importe. Les hommes se reproduisent, copies
conformes de leurs ancêtres ; ils endossent les mêmes égoïsmes, les mêmes
angoisses, les mêmes espérances de confort, les mêmes soifs de pouvoir et de
richesses – ces piètres remèdes et combien illusoires contre la peur d'exister
et celle de ne pas exister.
Nous avons peur
de la mort et ne savons pas vivre ; peur de la vie et ne savons pas mourir ;
peur de la souffrance et ne savons pas être heureux.
Que
faisons-nous des exemples du passé ? Nous nous bornons à déplorer le mal (mais
qu'est-ce que le mal ?), la misère, la violence – celle des autres, bien sûr.
Nous tricotons de nouvelles camisoles de malheur avec le vieil écheveau. Agir
contre les forces viscérales des habitudes, des automatismes, semble au-dessus
de nos forces. Tant pis ! Le progrès technique entretient l'illusion du
progrès. Nous "allons de l'avant", certes, mais sans savoir – ou sans
chercher à voir – où nous allons.
D'ailleurs, le
problème, ce n'est pas la technologie, ni le mondialisme, ni les mises en
examen, ni les OGM, ni la pollution, ni la Chine, ni l'Amérique : le problème
c'est l'homme. Vous ; moi ; cette partie de nous qui cherche en tout le
courtier d'assurance. Oui : s'assurer contre l'avenir, la mort, la souffrance…
Faire le dos rond, ne pas bouger, se taire, se faire oublier pour ne pas
attirer les foudres du malheur, se replier sur soi et tant pis pour le voisin…
Il est moins difficile de jeter des planches pourries d'égoïsme pour traverser l'existence
plutôt que de se risquer à bâtir des ponts de lumière…
Que faire ?
Certains le savent. Qui ? Ceux, par exemple, qui connaissent l'histoire
(presque une histoire de Noël) de la mésange charbonnière – et qui en ont tiré
des leçons de vie. Cette mésange questionnait une colombe : "Combien pèse
un flocon de neige ?" "Rien d'autre que rien !" fut la réponse.
Alors la mésange raconta à la colombe qu'un jour où la neige tombait doucement
sur son arbre, et n'ayant rien de mieux à faire, elle se mit à compter les flocons.
"Et alors ?" demanda la colombe. "Alors, il en tomba 3.738.642
!" Un silence se fit. Puis l'oiseau reprit : "Lorsque le 3.738.643ème
flocon toucha la branche, celle-ci cassa."
"Rien
d'autre que rien…"
La colombe (sans
doute apparentée à celle de l'ONU) comprit alors qu'il ne manquait peut-être
qu'une seule personne pour que le monde bascule dans la paix.
Quelle personne
?
Connaissent la bonne réponse ceux qui ont compris l'histoire
de la mésange et ne veulent pas ressembler à
un troisième volatile – celui qui plonge sa tête dans le sable pour ne
pas avoir à affronter ses peurs...
G D
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