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jeudi 17 janvier 2013

L'HINDOUISME 1 - fiche de Claire - Origines et dieux

L'Hindouisme 1 - Origines et dieux

ORIGINES
L'hindouisme est un agrégat de tendances et de philosophies, nommées sous le terme général - "hindouisme" - au XIXè s. Des croyances diverses en font partie : jaïnisme, bouddhisme… et tous les cultes voués à diverses divinités.
Cette "religion" est née vers 2000 avant J.-C.
Elle compte environ 700 millions de fidèles dans le monde, surtout en Asie du Sud-Est.

TEXTES FONDATEURS
Les premiers textes fondateurs sont les Veda (environ XII - X s. avant J.-C.)
Ils constituent 4 ouvrages, écrits en ancien sanskrit par des rishi (à qui ils ont été inspirés par les Divinités). Ces 4 Veda (Rig-Veda, Yajur-Veda, Sâma-Veda et Atharva-Veda) sont à l'origine de toutes les traditions religieuses de l'Inde. Ils jouent donc le rôle qu'ont eu la Bible et le Nouveau Testament dans les civilisations européennes.
Commentés par les brahmanes ils ont donné naissance à d'autres textes dont les plus connus sont les Upanishad, écrites à toutes les époques - y compris les plus récentes - et les Lois de Manu exposant les principe des castes (moins cloisonnées : mariages possibles entres castes) et la loi de la réincarnation.
On parle alors de brâhmanisme, forme de védisme "récent" (500 avant J.-C.)

De grandes épopées, rédigées "tardivement", écrites en vers, racontent la vie des dieux et expliquent les origines du monde. Deux épopées dominent.
Le Mahâbhârata (2ème - 6ème s. ?) : raconte en 18 livres et 200 000 vers la lutte entre deux familles princières : les cent Kaurava et leurs cousins, les cinq frères Pândava. Le dieu Krishna va aider les Pândava. Au cours du récit, Krishna (avatar de Vishnu) transmet son enseignement à Arjuna dans un long poème, la Bhagavad-Gîtâ, que tout Indien connaît (comme un chrétien connaît le Nouveau Testament). Les enseignements contenus dans ce texte comptent parmi les plus grands chefs-d'œuvre de la littérature philosophique et ont influencé les penseurs européens du XIXè s.
Le Râmâyana, grande histoire de guerre et d'amour entre Râma (avatar de Vishnu) et son épouse Sîtâ. Cette "chanson de geste" assortie de légendes, inspira écrivains anciens et modernes de toute l'Asie du Sud-Est.

DIEU - LES DIEUX
S'il y a plusieurs milliers de dieux dans l'hindouisme ils sont tous les représentations d'un Dieu unique, inconnaissable, qui existe avant toute chose, se trouve partout et régit l'univers. Ce Dieu unique ("Un-sans-second") est désigné dans les textes métaphysiques comme étant le Brahman[1] (dont nous reparlerons plus loin). De ce point de vue on est en droit de parler de monothéisme.
La plupart des Indiens adorent un des trois grands dieux (formant une "trinité" : trimûrti) qui  représentent le brahman :
-       Brahmâ : le Créateur, normalement représenté avec 4 têtes (ou 3) et 4 bras Il tient un chapelet, un vase à bec et les 4 livres des veda. Il aurait surgi d'une fleur de lotus, poussée du nombril de Vishnu. Son animal support est une oie (ou un cygne). Sa shakti ("épouse" - c'est-à-dire énergie active) est Sarasvati. Sa couleur est le rouge. Peu de temples lui sont dédiés.
-       Vishnu : le Conservateur qui fait évoluer la création. Représente la cause interne de l'existence. On lui donne 1000 noms. Sa shakti est Lakshmî (qui a d'autres noms). Son animal support est Garuda (sorte de vautour fabuleux). En attendant chaque nouvelle création (kalpa), il se repose, couché sur Ananta le serpent à 1000 têtes, lui-même flottant sur les eaux primordiales qui sont l'image de l'éternité. Au cours de chaque création, il prend de nombreuses apparences (avatâra), s'oppose parfois à Shiva et retarde une nouvelle destruction de la création, lui infusant une énergie "passive" qui permet au monde de survivre. Le plus célèbre de ses avatâra est Krishna (héros de la Bhagavad-Gîtâ. Représenté en principe avec 4 bras et 4 objets symboles : un chakra (disque solaire : la pensée), une massue (= l'intelligence), une conque (= les 5 éléments), une fleur de lotus (= pureté, divinité). Le plus vénéré (sous ses différents noms, y compris celui de Mohinî, sa forme féminine unie à Shiva).
-       Shiva : le Destructeur (mais considéré parfois comme créateur par les sectes shivaïtes, symbolisant la vie comme "consommatrice" - donc liée à la mort. La vie (et le temps) brûle tout mais assure la régénération (Il faut détruire pour créer). Il est amour et se trouve souvent symbolisé par le lingam (sexe masculin). Souvent identifié avec Kâla, le temps destructeur. Sous la forme de Nâtarâja, "roi de la danse", il danse la création et la destruction du monde phénoménal, écrasant sous son pied le nain difforme Mûlayaka, symbolisant soit le monde phénoménal, soit les passions mauvaises de l'homme. Ses signes distinctifs sont le trident, la flamme, le croissant de lune (dans sa chevelure), des crânes, une hache magique, les flots du Gange (qu'il aurait amortis dans ses cheveux alors qu'ils tombaient des cieux), une peau de tigre dont il drape ses hanches et une antilope. Son animal support est le taureau Nandin (symbole des forces terrestres). On le représente souvent avec un troisième œil sur le front, symbolisant la Connaissance parfaite, et avec un chignon (car il est le parfait yogin). Il est célébré sous un grand nombre de formes : Rudra (le terrible, incarnant la puissance du feu), Bhava (l'eau), Sharva (terre), Ugra (vent), Mahâdeva (lune)… Chacun de ses aspects est accompagné par un nombre de bras qui varie suivant ses pouvoirs. Son épouse est Pârvati, dont il eut au moins deux fils : Ganesha (très adoré en Inde) et Subrâhmanya. Pârvati apparaît aussi sous forme de Kâlî (= la Noire) et son collier de crânes. Représenté parfois sous forme mixte soit avec sa shakti, soit avec Vishnu. Il peut se montrer sous un jour aimable ou effrayant (hante parfois les cimetières).

Il faut évoquer aussi l'existence d'êtres célestes comme des démons (asura), des génies, des serpents (Nâga), des monstres, d'êtres nocturnes, de vampires, d'ogres, de fantômes…

Certains hommes sont considérés comme des divinités : ce sont les sages de l'antiquité auxquels ont été transmis les Veda. Ce sont les rishi.

Pour les hindous il n'y a pas de réelle frontière entre le quotidien et  une légende enrichie de croyances animistes qui, selon les régions, font une large place aux génies du sol et des eaux, aux divinités des calamités et à certains animaux (serpents, singes, paons…)
Les cultes (puja) pratiqués sont innombrables. Tous consistent à maintenir le contact entre les entités supérieures et le monde présent afin de conserver le bon ordre cosmique.

DEVELOPPEMENT HISTORIQUE DE L'HINDOUISME

- Diversité : A partir de l'époque "post-épique", vers le IIè s. jusqu'à l'arrivée des musulmans en Inde (fin XIIè s.) l'hindouisme se répand dans tout le continent et "colore" l'ancien brâhmanisme. On oublie la plupart des divinités védiques pour donner la prééminence à Vishnu et Shiva.
Au fil du temps les cultes divers se multiplient comme le Shaktisme (doctrine dévotionnelle). Des textes philosophiques shivaïtes ou vishnuïtes sont écrits (Âgama et Samhitâ - "traditions" et "recueils"). Le tantrisme (Vè s.) apparaît dans l'ouest et gagne le Népal et le Tibet.
- Points communs : des penseurs tentent de concilier les différentes tendances en affirmant l'identité fondamentale du Brahman et des âmes individuelles (jîva), en identifiant le Brahman à l'Âtman (âme cosmique que chacun possède en soi – cf. fiches 4). La voie du salut doit être celle de l'union entre les âmes individuelles et le Brahman, possible en "réalisant" celui-ci en soi-même. Les yoga permettent d'accéder à cette "réalisation" qui, mettant fin au karma (conséquences des actes) met également fin au samsâra (réincarnation).

Le Vedanta (VIII - IXè s.) de Shankarâchârya (voir Advaita-Vedânta, fiches 4) permet à l'hindouisme de trouver son unité : il revient aux enseignements des Veda et crée des communautés religieuses.
A l'époque moderne, Râmakrishna et son disciple Vivekânanda renouvellent son enseignement. Puis Râmâna Mahârshî (1897-1951), Shrî Aurobindo (1872-1950), Krishnamûrtî

La religion Sikh du nord est née du contact avec les des sages soufis musulmans.


[1] A ne pas confondre avec brahmane (prêtre) ou Brahmâ (nom du dieu)







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