BHAGAVAD-GÎTÂ : le BHAKTI-YOGA
Pour aller plus loin et découvrir comment cet enseignement peut transformer radicalement le sens que nous donnons à la vie (si tant est que nous lui en donnons un), consulter les chapitres du sommaire intitulés : "YOGA : REPONSES A DES QUESTIONS FONDAMENTALES"
La Bhakti
La relation que Krishna,
dans l'épopée et les Purâna établit
avec ses adorateurs porte le nom de bhakti,
et les adorateurs de Krishna sont appelés des bhakta.
La bhakti est une affection personnelle
passionnée, un dévouement profond et mystique, à quoi s'ajoute le désir de
s'unir à l'objet de son culte et, parce qu'on est persuadé de faire
essentiellement partie de sa nature, de réaliser cette unité. La plus ancienne
attestation de la bhakti se trouve dans la Shvetâcvara-Up. (6.23). Au cours des siècles ultérieurs, cette
bhakti, amour fait de
connaissance et de dévouement, deviendra un puissant courant en Inde. Il y a
ainsi aujourd'hui en Inde tout un faisceau de religions bhaktiques.
« Ceux qui, M’abandonnant toutes leurs actions et entièrement dévoués à
Moi M’adorent, méditant sur Moi en un yoga sans défaillance, ceux qui fixent
sur Moi leur conscience entière (…) rapidement Je les délivre de l’océan de
l’existence enchaînée à la mort » (XII, 6-7) Ce verset assure bien la
transition entre le Karma-Yoga et le Bhakti-Yoga : il convient d’offrir
les actions au Maître des actions par amour pour lui. L’image revient souvent
de l’amant tout entier dévoué, du dévot qui voit en toute créature le
Suprême et n’agit plus que pour lui : « faisant
toutes les actions pour l’amour de Moi, tu atteindras la perfection. » (XII,
10).
« Emplis de Moi ta pensée, deviens Mon amant et Mon adorateur,
sacrifie à Moi, sois prosterné devant Moi, à Moi tu viendras, c’est l’assurance
et la promesse que Je te fais, car tu M’es cher. » (XVIII, 65)
« Bien plus chers Me sont ces dévots qui font de Moi (= le
Purushottama) leur but unique suprême..." » (XII, 20)
L’être qui se donne ainsi tout
entier à l’adoration du Divin ne désire plus rien d’autre. Il se débarrasse de
tout égoïsme, aime la création entière, se situe dans une équanimité que rien
ne peut rompre : « Celui qui ne
désire rien, qui est pur, habile en tous ses actes, indifférent à tout ce qui
vient, qui n’est ni peiné ni affligé par aucun résultat, aucun événement (…)
celui-là, mon dévot, M’est cher. »
Le résultat – la délivrance – est au bout de cet
abandon énergique : « Celui-là
aussi qui M’aime et s’efforce vers Moi avec une adoration, un amour sans
défaillance, il passe au-delà des trois gunas, et lui aussi est prêt à devenir
le Brahman. » (XIV, 26)
GD
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